a. Les sources contemporaines des premières passions attestent que le culte des martyrs est né sur les lieux de leurs souffrances et de leur mort. Autour de leurs tombeaux la communauté des fidèles se réunissait pour honorer les glorieuses dépouilles, puis pour célébrer les anniversaires (dies natalis).
b. Mais les martyrs n’ont pas toujours étaient enterrés sur le lieu du martyre. Pour cela, à défaut de l’épigraphie, la cité où le martyr a reçu l’inhumation, est souvent confondue avec celle où il a subi la passion. Ainsi donc le critère est fixé: les premiers aménagements du culte martyrial seront liés aux tombes saintes, dans les nécropoles funéraires.
c. Très tôt pourtant, les cérémonies sur les tombes saintes se différencient du simple rituel en l’honneur des défunts d’abord par le choix comme date anniversaire de celle de la passion, et non de la naissance, et par l’évolution lors du natalis des solennités dont l’essence est la liturgie eucharistique.
c. Ces célébrations, depuis le début, ont longtemps conservé, même après la paix de l’Eglise, certains rites purement funéraires, et surtout les traditionnels repas et même beuveries, en particulier celui du refrigerium, et des survivances triviales dans ce culte. Dans ce sens l’évêque d’Hippone Saint Augustin lutte contre les «agapes scandaleuses» sur les tombes saintes, et en particulier à propos du culte rendu à saint Cyprien à Carthage. Il porte ainsi témoignage, par les excès mêmes qu’il stigmatise, que les tombes restent centres du culte fervent des fidèles.