SAINT VINCENT DE PAUL PRISONNIER EN TUNISIE

« Cette misérable lettre »[1]

Tout ce que nous savons de la vie de Vincent durant les trois années qui suivent : 1605, 1606 et 1607, nous le devons à deux de ses lettres écrites le 24 juillet 1607 et le 28 février 1608, une depuis Avignon et l’autre depuis Rome. Nous avons trouvé la première et plus importante.

En 1605 Saint Vincent de Paul, jeune prêtre, trouva qu’une personne qui lui portait beaucoup d’estime étant décédée pendant son absence l’avait institué son héritier et il fut obligé de se rendre à Marseille pour un petit recouvrement de fonds provenant de cette succession. Il se disposait à reprendre par terre le chemin de Toulouse lorsqu’un gentilhomme du Languedoc avec lequel il était logé lui conseilla de s’embarquer avec lui jusqu’à Narbonne en lui faisant valoir des motifs d’agrément et d’économie. La mer était belle le vent favorable ce petit trajet abrégeait le chemin et d’ailleurs c’était la volonté de Dieu qu’il en fût ainsi. Vincent de Paul céda sans se faire beaucoup presser et la felouque mit à la voile pour une destination qu’elle ne devait jamais atteindre.

(ancien port de la Goulette, lieu d’arrivée de saint Vincent de Paul)

Laissons raconter à saint Vincent lui-même cette étrange aventure dont il a fait le récit dans une lettre écrite d’Avignon le 24 juillet 1607 à M. de Comet le jeune son ancien élève :

« Je m’embarquai dit-il pour Narbonne afin d’y être plus tôt et d’épargner ou pour mieux dire afin de n’y arriver jamais et de tout perdre. Le vent nous fut favorable autant qu’il fallait pour arriver ce jour-là à Narbonne, ce qui était faire cinquante lieues, si trois brigantins turcs, qui côtoyaient le golfe de Lyon pour attraper les barques qui venaient de Beaucaire, où il y avait une foire, ne nous eussent donné la chasse et attaqués si vivement que deux ou trois des nôtres étant tués et tout le reste blessé et moi-même qui eus un coup de flèche qui me servira d’ horloge tout le reste de ma vie, n’eussions été contraints de nous rendre à ces félons. Les premiers éclats de leur rage furent de mettre notre pilote en mille pièces, pour avoir perdu un des principaux des leurs, outre quatre ou cinq forçats que les nôtres tuèrent. Cela fait, ils nous enchaînèrent et après nous avoir grossièrement pansés, ils poursuivirent leur pointe, faisant mille voleries, et donnant néanmoins liberté à ceux qu’ils avoient volés, s’ils se rendaient sans combattre. Enfin, étant chargés de marchandises, ils prirent, au bout de sept ou huit jours, la route de Barbarie, tanière de voleurs sans aveu du Grand Turc. 

Etant arrivés à Tunis, ils nous exposèrent en vente avec un procès-verbal de notre capture, qu’ils disaient avoir été faite dans un navire espagnol, parce que sans ce mensonge nous aurions été délivrés par le consul que le roi tient en ce lieu-là pour rendre libre le commerce aux Français. Leur procédure à notre vente fut qu’après qu’ils nous eurent dépouillés, ils nous donnèrent à chacun une paire de caleçons, un hoqueton de lin avec une bonnette, et nous promenèrent dans la ville de Tunis où ils étaient venus expressément pour nous vendre. Nous ayant fait faire cinq ou six tours par la ville, la chaîne au cou, ils nous ramenèrent au bateau, afin que les marchands vinssent voir qui pouvait bien manger et qui non, et pour leur montrer que nos plaies n’étaient point mortelles. Cela fait, ils nous ramenèrent à la place où les marchands nous vinrent visiter de même que l’on fait à l’achat d’un cheval ou d’un bœuf, nous faisant ouvrir la bouche pour voir nos dents, palpant nos côtés, sondant nos plaies, et nous faisant cheminer le pas, trotter et courir, puis lever des fardeaux, et puis lutter pour voir la force d’un chacun, et mille autres sortes de brutalités.

Je fus vendu à un pêcheur qui fut contraint de se défaire bientôt de moi parce qu’il n y a rien qui me soit si contraire que la mer. Ce pécheur me vendit à un vieillard, médecin spagirique, souverain tireur de quintessences, homme fort humain et traitable, lequel avait travaillé cinquante ans à la recherche de la pierre philosophale. Il m’aimait fort, et se plaisait à m’entretenir de l’alchimie, et puis de sa loi à laquelle il faisait tous ses efforts pour m’attirer, me promettant de grandes richesses et tout son savoir. Dieu opéra toujours en moi une croyance assurée de ma délivrance par les prières assidues que je lui faisais et à la Vierge Marie par la seule intercession de laquelle je crois fermement avoir été délivré. L’espérance donc que j’avais de vous revoir, Monsieur, me fit être plus attentif à m’instruire du moyen de guérir de la gravelle, en quoi je lui voyais chaque jour faire des merveilles ; il me l’enseigna, et m’en fit même préparer et administrer les ingrédients. Oh ! combien de fois ai-je désiré depuis d’avoir été esclave avant la mort de monsieur votre frère, car je crois que si j’eusse eu le secret que je vous envoie maintenant, il ne serait pas mort de ce mal-là.

Je fus donc avec ce vieillard depuis le mois de septembre 1605 jusqu’au mois d’août 1606 qu’il fut pris et mené au Grand Sultan afin de travailler pour lui ; mais en vain car il mourut de regret par les chemins. Il me laissa à un sien neveu, qui me revendit bientôt après la mort de son oncle, parce qu’il ouït dire que M de Brèves, ambassadeur pour le roi en Turquie, venait avec bonnes et expresses patentes du Grand-Turc, pour recouvrer tous les esclaves chrétiens. Un renégat de Nice ennemi de nature, m’acheta et m’emmena en son témat (ainsi s’appelle le bien que l’on tient comme métayer du Grand Seigneur ; car là le peuple n’a rien, tout est au sultan). Le témat de celui-ci était dans la montagne où le pays est extrêmement chaud et désert. Une des trois femmes qu’il avait était grecque chrétienne, mais schismatique ; une autre était turque, qui servit d’instrument à l’immense miséricorde de Dieu pour retirer son mari de l’apostasie et le remettre au giron de l’Église, et pour me délivrer de mon esclavage.

Curieuse qu’elle était de savoir notre façon de vivre, elle me venait voir tous les jours au champ où je fossoyais ; et un jour elle me commanda de chanter les louanges de mon Dieu. Le ressouvenir du Quomodo cantabimus canticum Domini in terra aliéna, des enfants d’Israël, captifs en Babylone, me fit commencer, la larme à l’œil, le psaume Super flumina Babylonis, et puis le Salve Regina, et plusieurs autres choses en quoi elle prenait tant de plaisir que c’était merveille. Elle ne manqua pas de dire le soir à son mari qu’il avait eu tort de quitter sa religion, qu’elle estimait extrêmement bonne, pour un récit que je lui avais fait des grandeurs de notre Dieu et pour quelques louanges que j’avais chantées en sa présence, en quoi elle disait avoir ressenti un tel plaisir, qu’elle ne croyait pas que le paradis de ses pères, et celui qu’elle espérait, fût accompagné de tant de joie qu’elle en avait ressenti pendant que je louais mon Dieu, concluant qu’il y avait en cela quelque merveille. Cette femme, comme une autre Caïphe ou comme l’ânesse de Balaam, fit tant par ses discours que son mari me dit dès le lendemain, qu’il ne tenait qu’à une commodité que nous ne nous sauvassions en France, mais qu’il y donnerait tel remède dans peu de jours que Dieu en serait loué.

Ce peu de jours dura dix mois, pendant lesquels il m’entretint en cette espérance, et au bout de ce temps-là, nous nous sauvâmes dans un petit esquif, et nous abordâmes à Aigues-Mortes le 28 de juin ; de là nous nous rendîmes bientôt après à Avignon, où le renégat se présenta la larme à l’œil et le sanglot au cœur, à monseigneur le vice-légat, qui le reçut publiquement dans l’église de Saint Pierre, à l’honneur de Dieu et à l’édification des assistants. Mon dit seigneur nous a retenus tous les deux pour nous mener à Rome, où il s’en ira aussitôt que son successeur sera venu. Il a promis au pénitent de le faire entrer à l’austère couvent des Fate-ben-Fratelli où il s’est voué, etc. ».

Le style de cette lettre, certes, a vieilli, mais qu’elle est touchante de courage, de confiance en Dieu, de charité chrétienne. Elle n’indique que les faits principaux, et l’on y trouve déjà cette répugnance extrême à parler de soi, qui fut un des traits caractéristiques du caractère de saint Vincent. Il dut y avoir bien des regrets pour la patrie absente, bien des travaux, bien des douleurs au fond de ces évènements, dont on ne découvre pour ainsi dire que la cime. Mais s’il était homme de peu de mots il avait une longue et fidèle mémoire on s’en aperçut dans la suite lorsqu’il établit des missions dans les régences barbaresques.

On n’a jamais mis en doute l’authenticité de ces lettres : nous possédons les originaux, de la main de Vincent et avec sa signature, et les chercheurs ont patiemment reconstruit l’histoire de leur conservation. Toutes les deux sont adressées à M. de Comet, frère de l’ancien protecteur de Vincent et continuateur du soutien au jeune prêtre. Des archives de M. de Comet, elles passèrent à son gendre, Louis de Saint-Martin, seigneur d’Agès et avocat de la cour présidiale de Dax, marié avec Catherine de Comet et frère du chanoine Jean de Saint-Martin. Ensuite, le fils de Louis et de Catherine, César de Saint-Martin d’Agès, en hérita. C’est celui-ci qui, un jour, voulut mettre en ordre les papiers de son grand-père et qui les découvrit. Ceci arriva en 1658, alors que Vincent de Paul était déjà un personnage avec une renommée nationale et la réputation d’un saint. Le jeune Saint-Martin eut un frémissement d’émotion : il avait dans les mains la jeunesse du grand homme racontée par lui-même. Celui-ci se réjouirait sûrement de revoir ces vieux papiers qui racontaient l’aventure la plus excitante de sa longue vie ! Sans perdre de temps, il les communiqua à son oncle le chanoine. Le bon chanoine s’empressa d’écrire, à son tour, à Vincent de Paul en lui rendant compte de la trouvaille inespérée. Mais la réaction de Vincent fut bien différente de celle espérée : il la lut et la jeta au feu ; ensuite de quoi il écrivit à Jean de S. Martin pour le remercier de l’envoi de cette copie et pour réclamer avec une grande instance l’original auquel il réservait, in petto, le même destin.

À ce moment et grâce à Dieu, d’autres personnes entrent en action. Le secrétaire du saint mit au courant de la chose les assistants du supérieur général de la Mission. On tint un conseil: il fallait à tout prix sauver ces lettres du péril imminent de la destruction et, pour cela, il fallait éviter qu’elles arrivent dans les mains de leur auteur. Ainsi le secrétaire coula furtivement un billet dans la lettre et pria Jean de S. Martin d’envoyer l’original à quelque autre qu’à Vincent de Paul, s’il tenait à ce qu’il ne fût pas perdu. Cela fut fait ainsi qu’il avait conseillé, et la lettre autographe fut remise au supérieur du séminaire des Bons Enfants, c’est par ce moyen qu’elle fut conservée à l’insu de saint Vincent. Sans cette précaution on eût toujours ignoré ce qui s’était passé pendant son esclavage, ce grand serviteur de Dieu n’en parlant jamais.

Cependant le pauvre ancien se lassait d’attendre. Il voyait la mort approcher et ces lettres étaient dans des mains étrangères, exposées à Dieu sait quelles dangereuses interprétations. Ainsi il écrivit de nouveau, le 18 mars 1660, au chanoine Saint-Martin : « Je vous conjure, par toutes les grâces qu’il a plu à Dieu de vous faire, de me faire celle de m’envoyer cette misérable lettre qui fait mention de la Turquie ; je parle de celle que M. d’Agès a trouvée parmi les papiers de M. son père. Je vous prie derechef, par les entrailles de Jésus-Christ Notre-Seigneur, de me faire au plus tôt la grâce que je vous demande».

Émouvants accents qui ne pouvaient pas ne pas émouvoir le chanoine Saint-Martin : les lettres si ardemment réclamées étaient en sûreté depuis deux ans, dans les mains d’Alméras, premier assistant et ensuite successeur du saint. Vincent mourrait six mois plus tard sans avoir pu mettre la main sur ces papiers de jeunesse. Grâce à la pieuse machination du secrétaire, des assistants et du chanoine, elles étaient sauvées pour la postérité.

Malgré l’authenticité de ces lettres, malheureusement depuis environ un demi-siècle, une violente bataille se livre autour d’elles. Dans un extraordinaire article apparu dans la revue d’histoire de l’Eglise en France et titré «Saint Vincent de Paul a-t-il été esclave à Tunis », Monsieur Guy Turbet-Delof analyse et critique les Cahiers de Tunisie, dans leur numéro de 1965 (p. 53-83) qui ont eu l’idée de réunir trois études publiées en 1928, 1929 et 1936, dans lesquelles Pierre Grandchamp[2], développant une intuition d’Antoine Redier, croyait pouvoir établir, grâce à une critique serrée des lettres de Vincent de Paul du 24 juillet 1607 et du 28 février 1608, le caractère « légendaire » du séjour que le fondateur des Lazaristes y disait avoir fait à Tunis, en 1605-1607.

L’auteur soutient avec fondement qu’accepter cette thèse, comme le font les historiens les plus compétents, conduirait à voir en saint Vincent, ici du moins, un romancier, ou peu s’en faut. Mais également il dit qu’aucun des arguments de Pierre Grandchamp ne semble convaincant. Leur accumulation, pas davantage. Par contre dira Turbet-Delof qu’il considère les lettres en question, jusqu’à plus ample informé, comme ressortissant aux relations de voyage et aux récits de captivité non imaginaires. Mais une question nous vienne à l’esprit : pourquoi Vincent de Paul voulait détruire ces lettres ?

Une première tentative de réponse nous pouvons la trouver à la fin de l’article lorsque l’auteur affirme que l’attitude paradoxale de saint Vincent a donné lieu, de la part des contradicteurs de P. Grandchamp, à des explications diverses qui se ramènent, pratiquement, à deux. La première, qui se trouvait déjà chez Abelly, est reprise, entre autres, par Guichard : c’est l’humilité, vertu fondamentale de Vincent de Paul. Grandchamp l’a facilement réfutée. La seconde a été avancée par Pierre Coste, par Mgr Calvet, par Daniel- Rops : le souci (par crainte, sans doute, de l’Inquisition) de jeter un voile sur les expériences d’alchimie faites à Tunis en compagnie du vieux médecin. Or, Guichard a bien montré qu’il s’agissait d’innocents tours de magie blanche.

Mais la réponse, la plus claire, nous la trouvons dans les deux explications proposées par l’auteur :

La première c’est la contradiction, historiquement très explicable, pourtant, que les contemporains de Vincent de Paul, ceux de 1658, n’auraient pas manqué de relever entre les «pièces noires » que la littérature lazariste versait alors au dossier barbaresque, et cette « pièce rose » qu’était, en somme, la lettre de 1606, où il n’est nullement question — sauf à propos des formalités dégradantes, mais classiques, de la vente aux enchères — de mauvais traitements subis en Barbarie par le jeune captif, ni que son âme ou sa vertu aient été le moins du monde en danger.

La seconde explication, c’est le remords que dut éprouver saint Vincent, après sa «conversion» des années dix, d’avoir caché, lors de sa captivité, sa condition de prêtre : lui qui ne cessera d’exhorter les Lazaristes de Tunis et d’Alger à être jusqu’au bout des témoins du Christ. Telle fut même, quarante ans plus tard, sa constance à vouloir, son insistance à réclamer qu’il y eût à Tunis et Alger des prêtres libres, les prêtres esclaves étant trop souvent, selon, lui, « déréglés », et d’une validité suspecte, les sacrements délivrés par eux. Pour cela l’auteur se demande si le rappel de ce séjour fait à Tunis, à l’âge de vingt-cinq ans, ne réveillait pas, en Vincent de Paul, le souvenir de quelque désordre désormais odieux au sage « instituteur » des prêtres de la Mission.

La conclusion de son article ainsi que du notre nous la laissons directement à Guy Turbet-Delof : « Quoi qu’il en soit, je ne vois aucune raison de suspecter les lettres de saint Vincent sur sa captivité. Maintes remarques, en revanche, pourraient étayer la thèse de leur véracité. Ces trois brigantins guettant les barques qui reviennent de la foire de Beaucaire ; ce subterfuge des corsaires tunisiens pour faire admettre que leurs captifs sont de bonne prise ; cette connaissance exacte du voyage de M. de Brèves ; la connaissance et l’excellente transcription du mot arabe to’met : autant de détails, et j’en passe, qui témoignent que notre auteur savait parfaitement de quoi il parlait. Je ne jure de rien. Je ne dis pas non plus que tout s’est passé pour Vincent de Paul, à Tunis, comme il le raconte. J’affirme seulement que tout peut très bien s’être passé ainsi. Rien, dans le texte en question, ni en dehors, ne permet de le récuser comme témoignage. Ainsi, de deux choses l’une : ou bien Vincent de Paul a été esclave à Tunis en 1605-1607, ou bien il faut voir dans sa lettre du 24 juillet 1607 et dans son «post-scriptum » du 28 février 1608 un faux de génie, sans commune mesure avec les sources, romanesques ou non, dont il aurait pu s’inspirer ».

P. Silvio Moreno, IVE


[1] Cf. Voici la bibliographie que nous avons utilisée pour cet article : Orsini, Histoire de Saint Vincent de Paul, Paris, 1842, p. 23-29. Turbet-Delof, Guy. ‘Saint Vincent de Paul a-t-il été esclave à Tunis ?’ In : Revue d’histoire de l’Église de France, tome 58, n°161, 1972. pp. 331-340. L’histoire des lettres de la captivité a été racontée de nombreuses fois. On peut voir en particulier le récit de Louis Abelly, évêque de Rodez : La Vie du vénérable serviteur de Dieu Vincent de Paul, instituteur et premier supérieur général de la Congrégation de la Mission. Paris, 1664, l.1, c.4, p. 17-18). Le document fondamental se trouve en I, 1-2 ; VIII, 271, p. 513-515).

[2] Pierre Grandchamp (né le 16/06/1875 à Vitrac et mort le 16/10/1964) effectue une carrière de Directeur de service à la Résidence de France à Tunis. Il publie de nombreux articles, tous consacrés à la politique, à l’économie et à l’histoire de la Tunisie.

 

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