Chers amis nous avons la joie de présenter une nouvelle publication du P. Silvio Moreno, IVE sur la cathédrale de Tunis. Le livret a été prefacé par le P. Dominique Tommy Martin et il est dédicacé…
A Mgr Ilario Antoniazzi, actuel archevêque de Tunis.
A nos “vieux palmiers” Michel Prignot et P. Fulvio Grazzini qui intercèdent pour nous et notre cathédrale auprès de Dieu dans l’Eglise Mère du ciel.
Au P. Dominique Tommy Martin et P. Yvon Jutard, témoignage vivant d’une église citoyenne et tunisienne.
Préface
Ancien adolescent fidèle de la cathédrale avant d’en être jeune vicaire de 1958 à 1967 au temps de Mgr Champenois, je découvre dans le livre de mon homologue et jeune confrère d’aujourd’hui des informations sur beaucoup d’éléments de cette cathédrale dont je ne m’étais jamais douté !
De la crypte je n’avais jamais remarqué la plaque de marbre et tout le mystère que cette inscription nous révèle de l’affaire Plowman (Cf. p.95) ! Je ne connaissais que le local des scouts dont j’étais l’aumônier et la partie centrale où nous avons démarré avec l’abbé Fulvio Grazzini et quelques parents la catéchèse d’enfants handicapés mentaux de familles chrétiennes. Première expérience, lancée très modestement au plus profond de la cathédrale et dont on ne se doutait pas qu’elle donnerait naissance, par l’embrasement de l’Esprit Saint, à une vie associative à travers toute la Tunisie autour des personnes souffrant d’un handicap mental !
Dans la cathédrale elle-même, adolescent, je servais régulièrement la messe du mercredi avant de me rendre au lycée Carnot. La messe en semaine était dite par Mgr Champenois, à l’autel du Sacré-Cœur où j’aime me recueillir, lorsque je suis de passage à Tunis. Je revis toujours avec émotion le jour de mon ordination, il y a plus de 61 ans, au cœur de la cathédrale, à la croisée de la nef, du chœur, et du transept ! Mgr Perrin n’avait que moi à ordonner cette année-là, mes camarades de Grand Séminaire étant tenus par leurs obligations militaires (j’en étais moi-même dispensé en raison de mes deux frères tués à la guerre).
Lorsque je fus nommé vicaire, je retrouvai Yvon (abbé Yves Jutard) déjà ordonné depuis quatre ans, et jusqu’aujourd’hui nous aimons évoquer ce bon temps vécu sous la houlette de Mgr Champenois dont nous apprécions la confiance totale qu’il nous accordait pour les taches qui nous étaient assignées.
Avant l’année du Modus Vivendi (1964) et de la nationalisation des terres, le nombre des paroissiens restait encore élevé, l’administration des sacrements et le catéchisme nous prenait beaucoup de temps et la pastorale sur le terrain était spécifique au charisme et à la mission de chacun : Yvon se consacrait au monde populaire et au patronage de la rue du Pirée, moi j’avais les scouts et les personnes handicapées ainsi que la formation des catéchistes ; le curé recevait dans son bureau. Je me souviens d’une fois où des gens furieux (je ne sais plus pour quelle raison) sont venus le trouver ; il leur offrit des fauteuils et les invita à s’assoir, ils se calmèrent immédiatement…
Nous étions tellement heureux, Yvon et moi, dans cette cathédrale, que nous n’hésitions pas à faire des farces à Policcino, le sacristain, comme : lui dissimuler les cordes des cloches pour voir la tête qu’il ferait en venant sonner l’angélus… ou descendre en corde de rappel du haut de la tribune pour lui faire croire que nous tombions du ciel !
J’admire le courage et la persévérance du Père Silvio pour avoir réalisé toutes les recherches en vue de rédiger ce livre sur la cathédrale, recherches qui concernent également l’histoire des premiers chrétiens et des différents sites d’époque antique qui s’offrent aujourd’hui aux visiteurs. Je lui sais gré à ce sujet de s’être intéressé à un guide réalisé par mon père à l’usage des touristes, guide portant sur les ruines romaines et plus particulièrement sur les vestiges chrétiens. Des fouilles ont eu lieu depuis, des recherches ont permis de nouvelles découvertes que le Père Silvio fait partager avec enthousiasme à tous les visiteurs désireux de découvrir sur le terrain l’histoire de l’Eglise de Tunisie du temps où celle-ci était l’Afrika.
« Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 Cor, 3,10). Au moment du « modus vivendi » qui, tout en laissant la cathédrale au culte, faisait perdre à l’Eglise de Tunisie la plus grande partie de ses autres lieux de culte, ce moment-là fut une grande épreuve pour les fidèles directement touchés, mais la parole de saint Paul était là pour nous aider à dépasser cette épreuve : c’était vrai, ce ne sont pas les murs des églises qui sont le vrai temple de Dieu, c’est chacun de nous, c’est même la vocation de tout être humain d’être appelé à devenir temple de Dieu !
Quand je vois notre belle cathédrale, quand je lis tout ce que le Père Silvio nous fait connaître de son histoire, de ses trésors actuels et de son harmonie, je me dis : « et dire que chaque être humain, si petit, si étranger, si pauvre, et si méprisé soit-il, chaque être humain est encore plus respectable, plus sacré et surtout plus objet d’AMOUR que la plus belle des cathédrales ».
Merci Père Silvio de nous offrir ce superbe document sur la cathédrale Saint Vincent de Paul et Sainte Olive pour être chemin de croissance, maintenant et ici, dans notre vie de Foi, d’Espérance et de Charité !
Abbé Dominique Tommy-Martin
Curé d’Ain Draham, Tunisie
Présentation
La cathédrale de Tunis avec ses 120 ans de vie (1897 – 2017) n’a rien d’une cathédrale triomphale. Derrière un porche de la fin du XIXème siècle, elle se présente extérieurement comme un monument simple en face de l’ambassade de France sur la nouvelle avenue Bourguiba. Extérieurement simple elle attire cependant toujours l’attention et invite à la visite.
Et pour qui daigne y entrer, c’est un émerveillement : grandeur et mélange de styles. Pour qui prend le temps de l’étudier et de la lire, la cathédrale devient un véritable compendium d’histoire, d’art et d’archéologie.
En 1975, l’abbé Roger Jamin, vicaire de la cathédrale, après avoir fouillé les archives du diocèse, a décrit avec détail l’historique de la cathédrale dans un document qui, malheureusement, n’a jamais été publié. Mais que de changements a subit la cathédrale jusqu’à nos jours !
Pour cette raison, nous avons essayé de faire une mise à jour du texte de Jamin, mais aussi d’ajouter, pour une vision complète de la cathédrale, les articles qui ont été publiés sur les œuvres d’art qui la composent et dont j’étais l’un des consultants. Pour cela nous remercions ceux qui ont autorisé la reproduction de leurs articles.
Ce livret ne poursuis pas un objectif scientifique mais tout simplement de connaissance du lieu. Ceux donc qui voudront en savoir davantage pourront accéder directement aux archives du diocèse.
Bref, dans le but d’aider les fidèles chrétiens et les visiteurs, nous avons :
- situé la cathédrale au milieu de la ville de Tunis,
- donné en abrégé son histoire depuis sa fondation,
- décrit les éléments les plus importants de la cathédrale en donnant les renseignements essentiels.
Je suis donc heureux de pouvoir vous présenter ces pages sur la cathédrale de Tunis. Chaque jour j’y célèbre la messe et chaque jour des hommes et des femmes passent ses portes et trouvent la paix à l’intérieur de ses murs. Je crois certainement qu’aujourd’hui encore cette cathédrale rappelle à l’Église en Tunisie et aux tunisiens en général, la grande tradition historique et spirituelle dont elle est l’héritière et l’inspire de mettre le meilleur de ce patrimoine dans la construction d’une culture de la rencontre et du dialogue dans la paix et la fraternité.
Bonne lecture et bonne visite !
P. Silvio Moreno, IVE
muy agredecido por su gran interes, M.Moreno, a la iglesia local y su rico pasado … soy un lector , de confesion musulmana y muy abierto a todas las religiones .. ENHORABUENA ..
Quelle joie de retrouver mes souvenirs de scout à la 1ère Tunis avec l’Abbé Dominique Tommy-Martin, de me rappeler Mgr Champenois, à qui il m’est arrivé de servir la mlesse plusieurs fois au grand autel. C’est aussi ans cette belle cathédrale que j’ai été confirmé par Mgr Perrin en 19588. Ces années ont été merveilleuses et tellement riches en rencontres d’hommes comme ces prêtres qui m’ont tellement appris.
Mariston comme beaucoup, je découvre avec bonheur que l’Abbé Dominique en fut un, lui aussi. Il fut plusqu’un co ndisciple avec quelques années Monique et Miranda les années suivantes.
Fasse Dieu que nous puissions nous revoir encore une fois.