Saint Calixte Ier (155-222)
Pape de 217 à 222
Martyr[1]
Calixte naît vers 155 d’une famille d’esclaves d’origine grecque qui habitait le quartier du Transtévère (Trastevere) à Rome. Calixte (kalistos = le plus beau) devint chrétien au début de sa vie d’adulte. Il fut d’abord au service d’un haut fonctionnaire de l’empereur Commode, nommé Carpophore, chrétien lui-même, qui le chargea d’administrer ses biens. En relation d’affaires avec quelques juifs de Rome, il fit de mauvaises opérations, s’affola, prit la fuite, fut finalement rattrapé et enfermé dans un cachot. Son maître, qui l’estimait, le fit relâcher, pensant qu’il parviendrait à récupérer l’argent perdu. Il était sur le point d’aboutir quand il pénétra un jour de sabbat dans la synagogue, perturba l’office qui s’y célébrait et se fit mettre rudement à la porte par les participants qui le livrèrent au préfet Tuscianus en le dénonçant comme chrétien.
Il fut condamné aux mines de soufre de Sardaigne pour avoir troublé une réunion juive, et parce que chrétien. Il travailla donc durant 3 ans à l’extraction du minerai en Sardaigne et là, côtoya de nombreux martyrs chrétiens, relégués au bagne comme lui : il se montra auprès d’eux d’un dévouement admirable.
Libéré et affranchi vers 190, il passa quelques années à Antium (Anzio) au sud-est de Rome. Zéphyrin, dès son élection comme pape en 199, l’appela à ses côtés, le faisant son secrétaire personnel et l’archidiacre de la ville : il le rendit responsable de la direction du clergé et de la création du premier cimetière chrétien qu’il fit creuser dans le tuf sur la Via Appia : cimetière qui porte aujourd’hui son nom « Catacombe de Saint-Calixte ».Libéré et affranchi vers 190, il passa quelques années à Antium (Anzio) au sud-est de Rome. Zéphyrin, dès son élection comme pape en 199, l’appela à ses côtés, le faisant son secrétaire personnel et l’archidiacre de la ville : il le rendit responsable de la direction du clergé et de la création du premier cimetière chrétien qu’il fit creuser dans le tuf sur la Via Appia : cimetière qui porte aujourd’hui son nom « Catacombe de Saint-Calixte ».
A la mort de Zéphyrin, en 217, Calixte est élu pape. Il le demeura 5 ans 2 mois et 10 jours. Son court pontificat fut des plus difficiles, marqué par l’opposition d’un prêtre de Rome, Hippolyte, brillant mais excessif. Calixte défendit contre lui et quelques autres la foi trinitaire et fit prévaloir l’usage d’absoudre tous les péchés, y compris ceux que les rigoristes, tel Tertullien, considéraient comme impardonnables : l’idolâtrie, l’adultère et le meurtre. Il reconnut comme valide le mariage entre esclaves et femmes libres (non admis comme légal par le droit romain) et accepta le remariage des veufs ainsi que leur entrée éventuelle dans le clergé. Politique d’indulgence générale qui lui valut beaucoup de critiques : face à ses opposants, il resta ferme et donna sans se lasser l’image du bon pasteur.
Il est à remarquer qu’envers l’État, il ne montra aucune servilité. Apprenant qu’un chrétien venait d’être exécuté sur ordre de l’empereur Alexandre-Sévère et jeté dans le Tibre, Calixte se cacha sur les rives du fleuve et avec l’aide de quelques pêcheurs et membres du clergé, le retira des eaux, célébrant solennellement ses funérailles dans sa catacombe de la Via Appia.
Il mourut le 14 Octobre 222 dans son quartier du Transtévère, victime d’une émeute dirigée contre les chrétiens. Jeté du haut d’une fenêtre dans un puits, recouvert de décombres, il en fut retiré par un prêtre une quinzaine de jours après : on l’enterra sur la Via Aurélia dans le cimetière de Calépode non loin de là. Il laissait l’Église en pleine prospérité, organisée corporativement et dotée d’une école de théologie.
Dès le début du 4° siècle, il était déclaré martyr et l’un des rares à avoir son anniversaire. Ses reliques se trouvent sous le maître-autel de la basilique Sainte Marie du Transtévère : elle fut construite sur l’emplacement du modeste oratoire consacré à Marie qu’il avait fait édifier dans sa maison : Ier lieu de culte connu érigé à la mémoire de la mère du Christ dans la Ville éternelle.
LES CATACOMBES DE SAINT-CALIXTE
Les catacombes de Saint-Calixte sont parmi les plus grandes et les plus importantes de Rome. Elles apparurent vers le milieu du deuxième siècle et font partie d’un complexe funéraire qui s’étend sur 15 hectares, avec un réseau de près de 20 kilomètres de galeries, sur différents niveaux et elles atteignent une profondeur de plus de 20 mètres. Des dizaines de martyrs y ont trouvé une sépulture, ainsi que 16 Papes et de très nombreux chrétiens.
Elles tirent leur nom du diacre saint Calixte, qui au début du IIIe siècle fut préposé par le Pape Zéphyrin à l’administration du cimetière et ainsi les catacombes de Saint-Calixte devinrent le cimetière officiel de l’Eglise de Rome.
En surface, sont visibles deux petites basiliques avec trois absides. Dans la basilique orientale furent probablement enterrés le pape saint Zéphyrin et le jeune martyr de l’Eucharistie, saint Tarcisius.
Le cimetière souterrain comprend différentes zones. La Crypte des Papes est le lieu le plus sacré et le plus important de ces catacombes, qu’on surnomme « le petit Vatican » parce qu’y furent enterrés 9 papes et, probablement, 8 dignitaires de l’Eglise du IIIe siècle. Le long des parois on trouve des inscriptions originales en grec de 5 Papes. Sur 4 pierres tombales, à côté du nom du souverain pontife on lit le titre d’ »évêque », parce que le pape était considéré comme le chef de l’Eglise de Rome, et sur deux pierres tombales il y a aussi l’abréviation grecque de « MPT » (martyr).
La Crypte de Sainte-Cécile, la célèbre patronne de la musique. Originaire d’une noble famille romaine, elle fut martyrisée au troisième siècle. Enterrée là où se trouve à présent sa statue, elle fut vénérée ici pendant au moins cinq siècles. En 821 ses reliques furent transportées à Trastevere dans la basilique qui lui est consacrée.
La Statue de sainte Cécile est une copie de la célèbre œuvre de Maderno, sculptée en 1559. La crypte était totalement décorée de fresques et mosaïques. Sur la paroi proche de la statue l’on trouve une ancienne image de sainte Cécile, en prière, et en dessous dans une petite niche est représenté le Sauveur, qui tient en main l’Evangile ; à côté est peint le Pape martyr saint Urbain. Sur un mur du lucernaire on voit les figures de trois martyres : Polycamus, Sébastien et Quirinus. Ce sont les noyaux les plus anciens (IIe siècle).
En traversant les imposantes galeries emplies de loculi, on arrive à cinq petites pièces, de véritables tombes de famille, appelées cubicula des Sacrements et particulièrement importantes en raison des fresques qu’elles abritent. Les fresques datent probablement du début du IIIe siècle et représentent symboliquement les sacrements du Baptême et de l’Eucharistie. On y trouve également représenté le prophète Jonas, symbole de résurrection.
[1] Source principale : Père Jean Saldumbide, curé de l’Église saint Calixte à Marseille (« Rév. x gpm »).