- Visite à l’Amphithéâtre de Carthage: ici nous évoquerons les persécutions et les martyrs chrétiens les plus importants: les Scillitains en 180, Sts Perpétue, Félicité et leurs compagnons, martyrisés en cet amphithéâtre (nous lirons leurs «Passion»), et le grand évêque de Carthage et martyr S. Cyprien. Finalement les 49 martyrs d’Abiténe… «sine dominica non possumus».
- Basilique Damous el Karita, rotonde et Basilique S. Cyprien au bord de la mer: ici nous ferons mémoire du P. Delattre qui a découvert tous ces sites. Nous évoquerons la vie de l’église primitive en Tunisie après l’édit de Milan (313). Le siècle le plus riche pour l’Eglise. La figure de Saint Augustin au IVème siècle et la conférence contre les Donatistes en 411 qui redéfinira la présence des chrétiens en Afrique du Nord ; les papes d’Afrique du Nord et finalement les deux personnages clés de l’époque vandale et byzantine en Tunisie: Victor de Vita et Saint Fulgence de Ruspe.
- Cathédrale Primatiale de Carthage: ici nous ferons mémoire tout d’abord de Saint Louis (1270). Nous visiterons la Cathédrale primatiale de Carthage fondée par le Cardinal Lavigerie, en expliquant son importance pour l’Eglise d’Afrique. Finalement les premières représentations chrétiennes de la Vierge Marie: Notre Dame de Carthage.
- Visite au monastère Charles de Foucauld
- Porte Sainte à la Cathédrale de Tunis et célébration du sacrement de la réconciliation
- Conclusion du pèlerinage avec la célébration de l’eucharistie
Comment y participer : Pèlerinage. «Le pèlerinage est un signe particulier de l’Année Sainte: il est l’image du chemin que chacun parcourt au long de son existence. La vie est un pèlerinage, et l’être humain un ‘viator’, un pèlerin qui parcourt un chemin jusqu’au but désiré. Pour passer la Porte Sainte à Rome, et en tous lieux, chacun devra, selon ses forces, faire un pèlerinage».
Amphithéâtre de Carthage. « Sanguis martyrum, semen christianorum »
Les persécutions à Carthage : Dès la fin du Ier siècle, il existait un conflit entre les chrétiens et l’empire romain. Tertullien nous relate que: « Chaque jour, des chrétiens comparaissaient devant les tribunaux. La cause ne trainait pas en longueur ; accusés, ils ne se défendaient pas ; interrogés, ils avouaient ; condamnés, ils s’en faisaient gloire. Quelques-uns furent torturés avant le jugement, d’autres décapités, déchirés par les bêtes féroces, par des crocs de fer, crucifiés ; une chrétienne fut condamnée à subir les derniers outrages. Des frères furent lapidés dans les rues et leurs maisons brulées ». En effet, les chrétiens refusaient de participer aux spectacles (modèle de comportement chrétien à l’égard des lieux publics), et refusaient de rendre le culte impérial (attestation de nouvelles valeurs chrétiennes). Le poids et le rôle des martyrs dans la constitution d’une société chrétienne et de son identité ont été très importants. Donc, commémorer le jour de leur mort contribuait à la naissance de la théologie des martyrs (imitation du Christ, héroïsme religieux, sanctification de la communauté, ancrage dans un lieu temporel et sacré). Les principales persécutions. C’est vers 180, pendant la première année du règne de Commode, que le fanatisme populaire se déchaîne contre les chrétiens et que les magistrats commencent à leur appliquer les lois romaines qui prohibaient l’exercice du culte chrétien. Les premiers martyrs connus sont les martyrs de Scilli. Leurs noms démontrent qu’ils étaient pour la plupart d’origine punique : Speratus, Nartzalus, Cittinus, Veturius, Félix, Aquilinus, Caelestinus, Donata, Hestia, Januaria, Generosa. Leur fête se célèbre en Afrique le 17 juillet.
En 203 sous Septime Sévère, accusés de s’être fait instruire, six habitants de Tébourba sont arrêtés et emprisonnés à Carthage : Revocatus et Felicitas, esclaves, Vibia Perpetua, de noble naissance et Saturninus, Secundulus et Saturus dont la condition est inconnue. Refusant de revenir au paganisme et baptisés en prison, cinq sont mis à mort dans l’amphithéâtre de Carthage. Leur mémoire fut toujours très honorée à Carthage et dans toute l’Afrique. Leurs reliques furent placées dans une des grandes basiliques de Carthage, la Basilique majeure, où le Père Delattre a retrouvé en 1907 la dalle de marbre qui recouvrait leurs corps : +Hic+sunt+martyres+saturus+saturninus+rebocatus+secundulus+felicit perpet pas non mart… (Ici se trouvent les martyrs Saturus, Saturninus, Revocatus, Secundulus, Félicité, Perpétue, qui souffrirent aux nones de mars). Le récit de leur martyre était lu publiquement dans les églises, et Saint Augustin prononça plusieurs fois leur panégyrique : “Deux perles ont brillé aujourd’hui dans l’Eglise, d’un seul éclat: Perpétue et Félicité. Et l’on ne peut douter d’une félicité dont l’apanage se perpétue! Unies par la grâce comme elles l’ont été par l’emprisonnement, il n’est en elles aucun désaccord. Ensemble elles chantent des hymnes ». (Saint Augustin)
La Chapelle des Saintes Perpétue et Félicité à l’Amphithéâtre. « Combien je voudrais être assez riche, écrivait le Cardinal Lavigerie, pour élever dans l’Amphithéâtre un monument, une chapelle à la mémoire de Félicité, et de Perpétue et de tant de saints martyrs ». Ce désir du Cardinal a été entendu. La voûte découverte par le Père Delattre en 1881, et qui servait de prison pour les saints martyrs, fut entièrement déblayée, transformée en chapelle et pavée de marbre blanc. En 1903, l’on plaça au-dessus de la grille d’entrée, l’inscription suivante : ICI FURENT MARTYRISES, LE 7 MARS DE L’AN 203, SAINTES PERPETUE ET FELICITE, EXPOSEES A LA DENT DES BETES AVEC SAINT REVOCATUS, SAINT SATURUS ET SAINT SATURNINUS.
Maintenant dans un moment de silence et prière devant cette chapelle, en imaginant le jour glorieux du martyre de Perpétue et Félicité, nous allons lire un extrait de leur passion et méditer en silence.
Prions ensemble. Gloire à la Toute-puissance divine qui, voulant accomplir à la lettre la parole de l’Apôtre, choisit « ce qu’il y a de faible pour confondre ce qui est fort » ! (I Cor. 1, 27.) Gloire à l’Eglise d’Afrique, fille de l’Eglise de Rome, à l’Eglise de Carthage qui n’a pas encore entendu la voix de son Cyprien, et qui déjà produit de si grands cœurs ! Maintenant, Perpétue et Félicité, soyez-nous propices en ces jours. Tendez vos palmes vers le trône de la divine majesté, et faites-en descendre sur nous les miséricordes. Nous ne sommes plus cette société païenne qui se pressait aux jeux de l’amphithéâtre pour voir répandre votre sang; la foi chrétienne victorieuse par vous et par tant d’autres martyrs a triomphé des erreurs et des vices de nos aïeux ; et ceux-ci nous ont transmis le sacré symbole pour lequel vous aviez tout sacrifié. Mais, nos misères n’en sont pas moins lamentables. Il est un second paganisme qui se glisse chez les peuples chrétiens et qui les pervertit. Il a sa source dans l’indifférence qui glace le cœur et dans la mollesse qui énerve la volonté. Ô Perpétue, ô Félicité ! Demandez que vos exemples ne soient pas perdus pour nous, et que la pensée de vos héroïques dévouements nous soutienne dans les sacrifices moindres que le Seigneur exige de nous. Priez aussi pour cette église qui s’élève sur le rivage africain que vos souffrances ont illustré; elle se recommande à vous; protégez-la, et faites-y refleurir, par votre puissante intercession, la foi et les mœurs chrétiennes. AMEN.
Notre Père, je vous salue Marie, gloire.
Colline de Byrsa. Basilique-Cathédrale Saint Louis Roi de France
Sur le sommet de la colline de Byrsa, emplacement du forum romain, a été mis au jour un quartier d’habitations puniques, daté plus précisément du début du IIe siècle av. J-C. Aujourd’hui, cette colline se distingue aussi par la silhouette massive de la Cathédrale de Saint Cyprien et Saint Louis édifiée, à la fin du XIXe siècle, à l’emplacement de la sépulture du roi Louis IX de France (Saint Louis) qui y mourut au cours de la huitième et dernière croisade.
Saint Louis l’entreprit dans l’espoir de convertir au christianisme El-Mostancir qui régnait à Tunis. Le roi contracta la maladie en visitant les pestiférés. Il mourut saintement à Carthage sur un lit de cendres le 25 août. Le corps de Saint Louis ne pouvait être ramené en France, sans danger de contagion pour le reste de l’armée. Il subit donc une opération par laquelle sa chair fut séparée des ossements. Ainsi la chair de Saint Louis est conservée dans la cathédrale de Montréal, en Sicile, où le duc d’Anjou, frère de Saint Louis, l’avait fait transporter tandis que les ossements avaient été ramenés en France. Voilà pourquoi le Cardinal Lavigerie a pu, avec l’appui de S.M. le roi de Naples, obtenir une partie des reliques de Montréal. Aussi fallait-il un reliquaire digne d’un tel trésor. Reliquaire qui aujourd’hui est conservé dans l’actuelle Cathédrale de Tunis. Cette Basilique-Cathédrale de style byzantin-mauresque, a la forme d’une croix latine. Conformément aux vœux du Cardinal Lavigerie, les 234 souscripteurs descendants des anciens croisés ont leurs armes et leurs noms gravés sur le marbre et sont fixés aux murs. Au-dessus des galeries, tout autour de la nef et du chœur une inscription latine très importante, reproduit la bulle du Pape Saint Léon IX consacrant le siège primatial de Carthage : « Sine dubio post romanum pontificem primus archiespiscopus et totius africae maximus metropolitanus est carthaginensis episcopus… » Il est hors de doute qu’après le Pontife Romain le premier archevêque et le grand Métropolitain de toute l’Afrique est l’évêque de Carthage. Ce dernier ne peut être dessaisi en faveur de quelque évêque d’Afrique que ce soit, de ce privilège qu’il a reçu du Saint Siege Apostolique et Romain. Il le conservera jusqu’à la fin des siècles et tant que le nom de Notre Seigneur Jésus-Christ sera invoqué en Afrique car soit Carthage reste abandonnée, soit qu’elle ressuscite un jour dans sa gloire… « sed obtinebit illud usque in finem soeculi et donec invocabitur in ea nomen Domini Nostri Jesu Christi, sive deserta jaceat Carthago, sive resurgat gloriosa aliquando ».
Finalement la Chapelle du Saint-Sacrement, dédiée à Saint Louis constitue le chevet de la Cathédrale. Devant un fond bleu semé de fleurs de lys, est l’autel qui en vertu d’un bref du 4 juillet 1892 a reçu du Souverain Pontife Léon XIII la faveur d’autel privilégié. Cet autel, don des colons de Tunisie, est un ex-voto offert en reconnaissance de la victoire et de la paix. Le Cardinal Lavigerie a voulu que l’on conservât le Saint-Sacrement dans cette chapelle, en souvenir des sentiments admirables qui animaient Louis IX, envers la Sainte Eucharistie et des paroles pleines de foi qu’il professa la veille de sa mort, avant de faire à Carthage sa dernière communion. Ces paroles sont reproduites en lettres d’or sur la muraille. A gauche : « Vous croyez, demandait le confesseur de Saint Louis en lui présentant la Sainte Hostie en viatique, que ce soit le vrai corps de Jésus-Christ ? A droite : « Oh oui !, répondit le monarque mourant, et ne le croirais même mieux si je le voyais tel que les apôtres le contemplèrent au jour de l’Ascension ».
PRIERE A SAINT LOUIS
Saint Louis, Roi, priez pour nous.
Saint Louis, Roi, beau lys de pureté, ami du Sacré Cœur de Jésus, priez pour notre pureté.
Saint Louis, Roi, à qui Jésus donne des grâces, apportez à nos familles la paix, faites fleurir la foi, priez pour les familles chrétiennes, le Saint Pontife François et l’Église catholique.
Saint Louis, vous l’ami du Sacré Cœur de Jésus, vous le fervent serviteur de Marie qui l’aimiez tant et qui désiriez mourir un samedi, jour qui lui était consacré, priez pour nous, pauvres pécheurs. AMEN.
Notre Père, Je vous salue Marie, gloire.
« Le primat d’Afrique ». Basilique Saint Cyprien au bord de la mer
En 257 sous Valérien, Saint Cyprien, évêque de Carthage, fut tout d’abord exilé à Korba, sur la côte orientale de Tunisie. Mais en 258, Valérien lança un second édit plus féroce que le premier. Une grande partie de l’épiscopat et du clergé fut victime de la persécution. A Carthage Saint Cyprien eut la tête tranchée.
Sur le plateau de Borj Djedid a été dégagée la basilique dite de la mémoire de Saint Cyprien. Cette vaste construction a été retrouvée en 1915 par le P. Delattre et identifiée à la basilique de Saint Cyprien grâce à un texte de Saint Augustin qui la situait « en avant de la ville, près de la mer ». Constitué de sept nefs, le monument était entouré d’un vaste cimetière. Cette occidentalisation, qui est particulièrement fréquente en Byzacène, se retrouve souvent à Carthage. Pour cette raison, le monument est un de ceux que l’on cite quand on veut expliquer l’expression de St. Augustin « conversi ad Dominum, oremus » : à certains moments de l’action liturgique, les fidèles se retourneraient vers la façade pour regarder le Seigneur (c’est-à-dire l’Est). On suppose que le corps de Saint Cyprien y fut vénéré. Ce qui expliquerait une longue utilisation du bâtiment à partir de la fin du IVe siècle, y compris durant l’époque vandale. En effet, les épitaphes qui ont été découverts dans l’Eglise, s’échelonnent entre la fin du IVe siècle et l’époque byzantine.
Un très beau texte du pape émérite Benoît XVI sur l’évêque de Carthage peut aider notre médiation en visitant cette basilique : « …Dans ces circonstances réellement difficiles, Cyprien révéla de grands talents pour gouverner: il fut sévère, mais non inflexible avec les lapsi, leur accordant la possibilité du pardon après une pénitence exemplaire; il fut ferme envers Rome pour défendre les saines traditions de l’Eglise africaine; il se démontra très humain et empli de l’esprit évangélique le plus authentique en exhortant les chrétiens à apporter une aide fraternelle aux païens durant la peste; il sut garder une juste mesure en rappelant aux fidèles – qui craignaient trop de perdre la vie et leurs biens terrestres – que pour eux la véritable vie et les véritables biens ne sont pas ceux de ce monde; il fut inébranlable dans sa lutte contre les mœurs corrompus et les péchés qui dévastaient la vie morale, en particulier l’avarice. « Il passait ainsi ses journées », raconte alors le diacre Pontius, « lorsque voilà que – sur ordre du proconsul – le chef de la police arriva à l’improviste dans sa villa » (Vie 15, 1). Le jour même, le Saint Evêque fut arrêté et, après un bref interrogatoire, il affronta avec courage le martyre entouré de son peuple. (Audience générale mercredi 6 juin 2007).
Ici, mais dans un édifice antérieur, Sainte Monique, mère de Saint Augustin, aurait passé la nuit précédant le départ de son fils pour l’Italie : « …Mais pourquoi sortir d’ici et aller là vous le saviez, mon Dieu, sans m’en instruire, sans en instruire ma mère, à qui mon départ déchira l’âme, et qui me suivit jusqu’à la mer. Elle s’attachait à moi avec force, pour me retenir ou pour me suivre; et je la trompai, ne témoignant d’autre dessein que celui d’accompagner un ami prêt à faire voile au premier vent favorable. Et je mentis à ma mère, et à quelle mère! Et je pris la fuite… Et comme elle refusait de s’en retourner sans moi, je la persuadai, non sans peine, de passer la nuit dans un monument dédié à Saint Cyprien, non loin du vaisseau. Cette même nuit, je partis à la dérobée, et elle demeura à prier et à pleurer, et que vous demandait-elle, mon Dieu, avec tant de larmes? De ne pas permettre mon voyage ? Mais vous, dans la hauteur de vos conseils, touchant au ressort le plus vif de ses désirs, vous n’avez tenu compte de sa prière d’un jour, pour faire de moi selon sa prière de chaque jour ». (Les confessions de St. Agustin, L. V, chapitre VIII.)
La prière de Sainte Monique de chaque jour : « …Ensuite il (l’évêque) raconta que tout enfant, avait été livré aux Manichéens par sa mère qu’ils avaient séduite; qu’il avait non-seulement lu, mais transcrit de sa main presque tous leurs ouvrages, et que sans dispute, sans lutte d’arguments, il avait vu tout à coup combien cette secte était à fuir; il l’avait fuie. Comme ma mère, loin de se rendre à ses paroles, le pressait d’instances et de larmes nouvelles, pour qu’il me vît et discutât contre moi: — « Allez, lui dit-il avec une certaine impatience, laissez-moi, et vivez toujours ainsi. Il est impossible que l’enfant de telles larmes périsse.» — Ma mère, dans nos entretiens, rappelait souvent qu’elle avait reçu cette réponse comme une voix sortie du ciel ». (Saint Augustin, Confessions, L.III, chapitre XII.)
Pour méditer : sur la réconciliation en Saint Augustin : « Ne prétendons aucunement que notre vie est vertueuse et que nous sommes sans péché. Pour que notre vie mérite l’éloge, demandons pardon. Les hommes sans espérance, moins ils font attention à leurs propres péchés, plus ils sont curieux des péchés d’autrui. Ils ne cherchent pas ce qu’ils vont corriger, mais ce qu’ils vont critiquer. Et puisqu’ils ne peuvent pas s’excuser, ils sont prêts à accuser les autres. Ce n’est pas l’exemple de prière et de satisfaction envers Dieu que nous donne le psalmiste lorsqu’il dit : Car mon crime, moi, je le reconnais ; et mon péché est toujours devant moi. Tu veux te réconcilier avec Dieu ? Apprends à te comporter de telle sorte que Dieu se réconcilie avec toi. […] Cherche dans ton cœur ce qui peut plaire à Dieu. Il faut briser ton cœur. On te le dit ici : O Dieu, crée en moi un cœur pur. Pour que soit créé un cœur pur, il faut briser le cœur impur. Il faut nous déplaire à nous-mêmes quand nous péchons, parce que les péchés déplaisent à Dieu. Et puisque nous ne sommes pas sans péché, nous ressemblerons à Dieu au moins en ce que le péché nous déplaît, comme à lui. Pour une part tu seras uni à la volonté de Dieu, car ce qui te déplaît en toi, c’est ce que déteste celui qui t’a créé ». Saint Augustin, Homélie sur l’Ancien Testament, 19, 2-3.
Tous ensembles nous prions la Prière de Saint Cyprien de Carthage « Prions pour que la Paix soit rendue à l’Église » : « Prions pour que la Paix nous soit bientôt rendue, pour que nous puissions échapper aux périls et sortir de nos cachettes, et pour que soit accompli ce que le Seigneur daignera manifester à Ses serviteurs : l’Eglise rendue à son état premier, la sécurité de notre salut, le beau temps après la pluie, la lumière après l’obscurité, un temps calme et doux après les tempêtes et les cyclones, le secours clément de son Amour paternel, les grandeurs accoutumées de la divine Majesté, qui réprime les blasphèmes des persécuteurs, qui corrige par la pénitence les chrétiens tombés, et qui glorifie la confiance ferme et inébranlable de ceux qui ont persévéré. Amen ».
« La foi des chrétiens ». Basilique de Damous El-Karita
A Damous el-Karita, à 150 m de l’enceinte, au nord d’une des portes de la ville antique, appelée actuellement Bad el Rih (aujourd’hui du côté gauche de la mosquée El Abidine), se développe un des plus grands ensembles funéraires de la Carthage Chrétienne. Il s’agit du premier monument chrétien découvert à Carthage. Les fouilles ont débuté dès 1878 par le P. Delattre et ont suscité un immense intérêt. Ce fut en effet, la première Église chrétienne découverte à Carthage. L’origine de ce complexe a dû être un cimetière privé sur les terres d’une famille qui possédait là une villa attestée par une mosaïque de sol représentant une femme à sa toilette. Les recherches intensives qui ont eu lieu afin de trouver tombeaux et inscriptions paléochrétiennes ont dépouillé le monument et les vestiges sont vraiment impressionnants. Fort heureusement, des documents antérieurs ont permis d’identifier les trois diverses phases du bâtiment, dont la date de construction généralement admise est la fin du IVe siècle.
Basilique de Faustus ? Devant l’immensité de cette basilique, surgit l’image de celle de Faustus, « basilica Fausti ». Les rubriques en tête de plusieurs de ses sermons montrent qu’Augustin a prêché dans cette basilique. Les conciles de 418, 419, 421 et 535 y ont eu lieu. C’est également ici que l’évêque Deogratias a recueilli en 435 une bonne partie des prisonniers ramenés de Rome par Genséric (plusieurs milliers, parmi lesquels la veuve de Valentinien III, l’impératrice Eudoxie, ainsi que ses filles). L’ensemble de Damous el-Karita serait-il donc la « Basilica Fausti » dont les textes parlent abondamment ? Ces deux édifices auraient ceci en commun qu’ils sont très larges, qu’ils ont été sanctifiés par les corps de nombreux martyrs, et que tous deux abritaient un baptistère.
Pour notre méditation : Pour obtenir la miséricorde de Dieu, saint Augustin nous invite à exercer la charité fraternelle. Pour saint Augustin, tout chrétien est appelé à exercer la charité sur le modèle de la charité du Christ, jusqu’à donner sa vie par amour. C’est dans la mesure où nous exercerons cette charité fraternelle qu’il nous sera fait miséricorde. Dieu ne peut pas pardonner nos péchés avec justice, si nous ne sommes pas miséricordieux avec les autres, comme le dit saint Augustin en commentant un Psaume : « Bienheureux les miséricordieux», est-il dit encore, parce qu’ils obtiendront miséricorde. Donc en les jugeant, Dieu usera de miséricorde, mais non sans discernement. Car s’il n’use pas de miséricorde envers tous, mais seulement envers celui qui aura été miséricordieux, sa miséricorde sera juste, puisqu’il n’y aura point de confusion. C’est évidemment par un effet de sa miséricorde qu’il nous remet nos péchés; c’est par miséricorde qu’il nous accorde la vie éternelle ; mais voyez en même temps l’équité: «Pardonnez, et l’on vous pardonnera; donnez, et il vous sera donné». Assurément, «vous donner, vous pardonner», telle est bien la miséricorde».
Puisque c’est dans cette basilique que le P. Delattre a trouvé l’unique représentation en marbre de la Vierge Marie avec l’enfant Jésus et l’adoration des mages qui nous est parvenue jusqu’à nos jours, et puisque c’est ici qu’il a toujours prié les litanies de Saints d’Afrique du Nord, je vous propose aussi de prier notre Dame de Carthage et chanter les litanies des Saints d’Afrique du Nord en mémoire de tous ceux qui ont sanctifié avec leur sang et leurs paroles cette terre nord-africaine.
PRIERE A NOTRE DAME DE CARTHAGE
Invocations africaines à la Sainte Vierge
Sainte Marie, secourez-nous
O Mère de Dieu, souvenez-vous de nos prières.
O Mère de Dieu, protégez-nous.
Mère de Dieu, o Marie, protégez vos serviteurs.
Notre-Dame de Carthage, priez pour nous.
Sainte Marie, Reine de l’Afrique, priez pour nous.
LITANIE DES SAINTS D’AFRIQUE DU NORD
Seigneur, prends pitié
O Christ, prends pitié
Seigneur, prends pitié
Notre Dame de Carthage, priez pour nous
Saint Joseph, priez pour nous
Saints Apôtres et Evangélistes, priez pour nous
Tous les saints et saintes d’Afrique, spécialement en Tunisie, priez pour nous
A Carthage : Saint Cyprien,
Saintes Perpétue et Félicité,
Saints Augustin et Alypius,
Sainte Monique,
Saint Fulgence de Ruspe,
Saints Agilée, Cecilius, Deogratias,
Saint Hyppolyte,
Saint Eugène,
Sainte Generosa,
Saint Marcelin,
Saint Optat,
Saintes Paula et Restituta
A Utique : Saint Victor, les 300 Saints martyrs (Massa candida)
A Medjez el Bab: Saints Martyrs d’Abitina
A Tebourba: Saintes Maxima et Secunda
A Thuburbo: Sainte Donatilla et Maxima
A Sousse: Saint Félix et ses compagnons martyrs,
Sainte Marcienne et Sainte Thècle,
A Gafsa : Saint Maximus, enfant et six compagnons moines martyrs
Visite au monastère Charles de Foucauld à la Marsa
Retour à la Cathédrale de Tunis et entrée par la Porte Sainte
Prière pour le Jubilé de la Miséricorde du Pape François
Seigneur Jésus-Christ, toi qui nous a appris à être miséricordieux comme le Père céleste, et nous as dit que te voir, c’est Le voir, montre-nous ton visage, et nous serons sauvés. Ton regard rempli d’amour a libéré Zachée et Matthieu de l’esclavage de l’argent, la femme adultère et Madeleine de la quête du bonheur à travers les seules créatures; tu as fais pleurer Pierre après son reniement, et promis le paradis au larron repenti. Fais que chacun de nous écoute cette parole dite à la Samaritaine comme s’adressant à nous : Si tu savais le don de Dieu ! Tu es le visage visible du Père invisible, du Dieu qui manifesta sa toute-puissance par le pardon et la miséricorde : fais que l’Eglise soit, dans le monde, ton visage visible, toi son Seigneur ressuscité dans la gloire. Tu as voulu que tes serviteurs soient eux aussi habillés de faiblesse pour ressentir une vraie compassion à l’égard de ceux qui sont dans l’ignorance et l’erreur : fais que quiconque s’adresse à l’un d’eux se sente attendu, aimé, et pardonné par Dieu. Envoie ton Esprit et consacre-nous tous de son onction pour que le Jubilé de la Miséricorde soit une année de grâce du Seigneur, et qu’avec un enthousiasme renouvelé, ton Eglise annonce aux pauvres la bonne nouvelle aux prisonniers et aux opprimés la liberté, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue. Nous te le demandons par Marie, Mère de la Miséricorde, à toi qui vis et règnes avec le Père et le Saint Esprit, pour les siècles des siècles. AMEN.