Thyna
(طينة), également orthographié Tyna ou Tina, est une ville tunisienne située à 12 kilomètres au sud de Sfax.
L’ancienne Thaenae constituait la cité la plus méridionale de la province romaine d’Afrique et formait l’une des extrémités du limes — l’autre étant Thabraca au nord-ouest de la Tunisie au-delà duquel s’étendait le royaume numide en 146 av. J.-C.. Elle devient une colonie sous l’empereur Hadrien (117-138). Peu de vestiges archéologiques ont été conservés mais on relève les traces de thermes, de villas, d’une basilique paléochrétienne, d’une nécropole, de cuves à salaisons, etc.
Thyna possède également sur son territoire les deuxièmes plus grandes salines du pays (après celles de Monastir) qui s’étendent sur 1 500 hectares et produisent 300 000 tonnes de sel par an. Employant 120 personnes, elles sont exploitées par la Compagnie générale des salines de Tunisie. Ce site sert également de réserve naturelle ornithologique pour les migrations hivernales d’oiseaux.
Historique
La chute de Carthage en 164 avant J.C a entrainé l’extension de l’empire romaine en Tunisie. Son caractère libyco-phénicien a duré un siècle et demi après la destruction de Carthage. Selon Pline, Thyna est le point extrême de la fosse séparant l’Africa vetis (ancien territoire de Carthage) de l’Africa Nova (ancien territoire numidien).
Thyna était une ville libre à l’époque d’Auguste et fut promue au rang de colonie par Hadrian l’an 128. Son épanouissement se situe en fin du 2ème siècle, le 3ème siècle et le début du 4ème siècle.
Une période d’instabilité a poussé la ville a se doter de remparts de 3500m. A l’époque islamique, le site a été déserté avec l’édification de la médina de Sfax.
III. Le classement de Thyna et ses abords et les principales fouilles :
1904 : la découverte des thermes de la Rotonde connus par la grande mosaïque circulaire du frigidarium avec les représentations d’Arion et de Vénus Anadyomène, on dénombre aussi 60 médaillons hexagonaux déterminés chacun par 6 poissons variés happant des oursins. Chaque médaillon représente une scène mythologique.
1er Mars 1905 : les thermes privés près de la route Sfax Gabès
13 Mars 1912 : les thermes des mois qui sont des thermes publics.
Les tombeaux de la nécropole romaine (païenne) sont découverts par les fouilles de 1905 à 1910
3 Mai 1920 : le mausolée octogonal au 13 km de la route de Gabès
Porte de Tacape : découverte en 1948
Colombarium : découverte en 1948
Thermes du Pugiliste découverts en 1953
Maison des fruits 1954
Porte de Taparura 1950
Les remparts 1950
Fouilles du cheval 1952
Petits thermes découverts en 1955
Maison de Dionysos découverte en 1956
Thermes des mois découverts en1960
Maison de l’océan découverte en 1960
Latrines découvertes en 1960
En outre, un ancien plan de l’I.N.A.A signale d’autres vestiges :
Divers vestiges au sud-ouest de la nécropole (païenne) signalés par M Fendri.
La nécropole chrétienne devant la porte Taparura.
Des vestiges entre les deux nécropoles.
Les fouilles de l’éléphant
La maison romaine
Le mausolée (au nord-est de la porte de Tacape)
Une porte dans la partie sud-ouest des remparts (qui doit donner sur la mer).
Les vestiges de l’ancien port punique
Les principaux monuments
Les principaux monuments qu’on peut voir aujourd’hui (Janvier 2016) :
1) Les remparts : Le tracé est très irrégulier. Des bastions semi cylindriques sont accolés aux remparts ou prolongés par une partie rectangulaire en traversant les remparts. La longueur des murailles est de 3500m environ. La surface intra-muros est proche de 70 Ha.
2) Les thermes des mois : Mr Fendri a donné le nom à ces thermes suite à la présence d’une mosaïque qui présente les quatre mois : Janvier, Février, Décembre et Avril. Ces thermes sont caractérisés par une conservation exceptionnelle. Cette conservation a permis de déterminer les espaces caractéristiques des thermes romains (frigidarium, tepidarium caldarium, palestre, sanitaire…). Les parois de 2/3 de l’édifice s’élèvent de 3 à 5m. On note la présence des murs épais équipés de cheminées et d’éléments de terre cuite permettant de conserver une température intérieure désirée. Des bassins réservoirs et une citerne alimentent les thermes en eau. Les fenêtres ont été fermées par des plages de gypse translucide de 3 à 4cm d’épaisseur pour éclairer les salles et sans perdre de chaleur. Les parois des salles d’eau étaient revêtues de marbre polychrome. Le pavement des thermes étaient entièrement fait de mosaïque en marbre à décor géométrique floral.
3) La maison de Dionysos : Elle se situe an Nord Est des thermes des mois, son nom est en référence à une fresque (provenant d’un plafond) ou a été représenté Dionysos sur une panthère (musée Bardo). C’est une maison à péristyle incomplet ne comportant que 3 portiques : deux d’entre eux se prolongent par 2 couloirs encadrant la, salle à manger(le triclinium). Toutes les salles étaient pavées de mosaïques dont certaines sont exposées dans le musée archéologique de Sfax. Le triclinium : son tapis central est décoré d’une composition de couronnes de vigne et d’acanthe aux couleurs chatoyantes. Ces types de couronnes semblent caractéristiques des ateliers de Thyna.
4) Les petits thermes partiellement dégagés au Nord des thermes des mois
5) La nécropole : Elle est classée comme monument historique et rappelle celle de Pompéi. Mais malheureusement cette dernière (nécropole chrétienne et païenne) a été complètement détruite à cause des travaux agricoles sur le terrain. Autre fois on notait la présence de quelques témoignages (mosaïques funéraires, urnes en verre, cippes peints…) aujourd’hui conservés dans le musée archéologique de Sfax (en restauration). Il y avait une nécropole païenne et une nécropole chrétienne dans le site. Quel dommage que tout cela soit disparu !